Etre enceinte, c’est adapter un nouveau mode de vie durant une période plus ou moin variable. Entre les hormones et les changements physiques, on savait que la grossesse s’apparentait à une période de profonds bouleversements. Mais il semblerait que ceux-ci soient également cérébraux, touchant directement la taille et la structure de la matière grise.
Il n’est pas rare d’entendre une future maman se plaindre de trous de mémoire ou de problèmes d’attention. Mais si comme pour les modifications de l’humeur, on attribuait jusqu’ici ces transformations au stress, à la fatigue et aux hormones, une récente étude vient de mettre en lumière un phénomène tout autre.
La fonction cérébrale est modifiée
Des scientifiques espagnols et danois de l’unité de recherche en neurosciences de l’Université Autonome de Barcelone ont comparé durant 5 ans, les encéphales de mamans pendant et après leur grossesse avec ceux des femmes n’ayant pas d’enfants et d’hommes. Et le résultat est stupéfiant puisqu’il montre une diminution de 4 à 6% de quantité de matière grise chez les femmes enceintes ou jeunes mamans!
Ces transformations touchent l’hippocampe, le centre du souvenir et de la mémoire, mais plus étonnant encore, les régions associées aux interactions, aux émotions, aux intentions et à l’humeur. Et, loin d’amener les femmes enceintes à perdre des capacités cognitives, le but de ces modifications seraient de les amener à être mieux préparées au rôle de mère, comme l’explique Elseline Hoekzema, parmi les principaux auteurs de l’étude:
« La grossesse peut aider le cerveau d’une femme à se spécialiser, à développer cette capacité d’une mère à savoir de quoi son enfant a besoin, à reconnaître des menaces ou à développer le lien établit entre eux. »
Toujours selon la scientifique, il pourrait s’agir d’un « mécanisme où les synapses faibles sont éliminées, laissant place à des réseaux neuronaux plus efficaces et spécialisés. » Et loin de se rétablir à l’accouchement, ce changement est encore visible deux ans après la naissance de l’enfant. Si l’on ignore encore la totalité des implications que représente cette découverte, cela nous prouve une nouvelle fois que maman rime avec superwoman!