Une famille nord-américaine retenue en otage des afghans depuis 2012 a été libérée au Pakistan lors d’une opération aussitôt saluée par le président américain Donald Trump comme une nouvelle marque de «respect» adressée aux États-Unis par le Pakistan.
«Je veux remercier le gouvernement pakistanais. Nous voulons remercier le Pakistan. Ils ont travaillé très dur, et je pense qu’ils commencent à de nouveau respecter les États-Unis. C’est très important», a-t-il déclaré devant la presse jeudi.
Après l’annonce de cette libération par l’armée pakistanaise jeudi, le Canada s’est rapidement dit «soulagé» de la libération de son ressortissant Joshua Boyle, de son épouse américaine Caitlan Coleman et de leurs jeunes enfants.
«Josh a dit qu’il se portait plutôt bien pour quelqu’un qui a passé les cinq dernières années dans une prison souterraine», a témoigné son père Patrick Boyle au journal local «The Star», après s’être entretenu avec son fils.
L’armée pakistanaise avait annoncé dans un premier temps avoir «récupéré cinq otages occidentaux – un Canadien, son épouse américaine et leurs trois enfants – détenus par des terroristes», sans avoir dévoilé l’identité de ces personnes.
Peu de temps après cette annonce, le président Trump a révélé depuis Washington qu’il s’agissait de l’Américaine Caitlan Coleman et de son mari canadien Joshua Boyle, ainsi que de leurs trois enfants nés au cours de cinq années de captivité.
«Hier (mercredi), le gouvernement américain, en coordination avec le gouvernement pakistanais, a obtenu la libération de la famille Boyle-Coleman», s’est-il félicité.
Les deux voyageurs, qui se connaissent depuis l’adolescence et s’étaient mariés en 2011, étaient partis pour un voyage de six mois à travers d’anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale.
Ils étaient finalement arrivés sur la terre des afghans , où ils avaient été kidnappés par les talibans et remis au réseau allié Haqqani, au Pakistan.
Joshua était connu pour avoir épousé en 2009 Zaynab Khadr, la soeur d’Omar Khadr, un Canadien capturé à l’âge de 15 ans au Pakistan et longtemps emprisonné à Guantanamo. Leur mariage n’a duré qu’un an.
Avec Caitlan Coleman et deux de leurs enfants, ils étaient apparus en décembre 2016 dans une vidéo des insurgés afghans avec deux de leurs enfants sur les genoux, en appelant au président des États-Unis d’alors, Barack Obama, et à Donald Trump, à venir au secours de la famille.
Les parents de Caitlan Coleman avaient pour leur part appelé mi-2016 dans un message vidéo les talibans à libérer la famille. Ils avaient reçu en novembre 2015 une lettre de leur fille, authentifiée par un expert, leur annonçant qu’elle avait donné naissance à deux garçons en captivité.
Selon l’armée pakistanaise, «les agences de renseignement américaines pistaient (les otages) et ont communiqué leur passage au Pakistan le 11 octobre 2017 via l’agence tribale de Kurram», frontalière de l’Afghanistan.
«L’opération des forces pakistanaises, basée sur des renseignements des autorités américaines, a été couronnée de succès. Tous les otages ont été libérés sains et saufs et sont en train d’être rapatriés dans leur pays d’origine», poursuit-elle dans son communiqué.
Dans un discours présentant sa stratégie pour l’Afghanistan, M. Trump avait accusé en août le Pakistan d’être «souvent un refuge pour les agents du chaos, de la violence et de la terreur».
Dans ce contexte, la libération de la famille est «un moment positif dans la relation de notre pays avec le Pakistan», s’est félicité le président Trump jeudi.
«La coopération du gouvernement pakistanais est un signal démontrant qu’il honore les demandes américaines pour qu’il en fasse plus pour améliorer la sécurité dans la région», a estimé le président américain.
«Nous espérons que ce type de coopération et de collaboration se reproduira pour libérer les otages restants et lors de nos futures opérations communes antiterroristes», a-t-il poursuivi.
L’opération intervient en outre alors que deux des plus proches conseillers de M. Trump, le secrétaire d’État Rex Tillerson et son collègue de la Défense James Mattis s’apprêtent à se rendre au Pakistan.
Cette double visite a pour objet de bien faire passer le message aux Pakistanais que leur soutien à des groupes jihadistes doit cesser, avaient récemment affirmé plusieurs hauts responsables à Washington.
La relation entre les États-Unis et le Pakistan est particulièrement tendue depuis 2011 après le feu vert donné par Barack Obama pour l’opération qui a conduit à la mort d’Oussama Ben Laden à Abbottabad, une ville de garnison pakistanaise.
Source : TVAnouvelles